La marque à la pomme cherche à tout prix à échapper à la nouvelle législation européenne (DMA) qui vise à renforcer le contrôle sur les géants du numérique.
Apple saisit la justice pour éviter de respecter la DMA
Il y a un peu moins d’un mois, l’UE dévoilait en détails ses projets pour la nouvelle législation sur la régulation des marchés numériques (DMA). Directement visé par ces nouvelles normes, Apple a décidé de saisir les tribunaux pour éviter de se mettre en conformité avec la DMA.
Pour le moment, aucune des deux parties ne s’est exprimée sur les raisons des contestations d’Apple. Je ne pourrais donc pas vous en dire beaucoup plus à ce sujet.
Cependant, une chose est quasiment certaine, Apple ne souhaite pas voir sa boutique d’applications (App Store) rejoindre la liste des plateformes soumises aux futures normes DMA. Pourquoi ? Tout simplement, car la firme à la pomme ne souhaite pas perdre son monopole et s’ouvrir à la concurrence pour l’achat d’applications sur son système iOS.
Combien de plateformes sont dans le collimateur de la future DMA ?
Ce sont pas moins de 22 plateformes qui sont quasiment toutes gérées par les GAFA ou encore par ByteDance (TikTok) qui sont visées par les nouvelles normes européennes. L’objectif de la législation DMA est de faire en sorte que ces plateformes (et les éventuelles futures) s’ouvrent à la concurrence.
On ne parle donc pas uniquement des boutiques d’applications, pour Apple par exemple se conformer à la DMA implique de devoir (enfin) accepter l’utilisation des messages RCS sur iOS. Plus généralement, l’un des buts de la DMA est de faire également en sorte que tous les services de messageries puissent fonctionner entre eux sans contrainte.
Ainsi, on évitera d’avoir xxx services de messageries installés sur nos smartphones pour pouvoir communiquer avec nos proches. Cela engendrera un gain de place dans les espaces de stockage ainsi qu’une meilleure gestion de la batterie.
Meta et TikTok également en quête d’une échappatoire
Si Apple est le contestataire le plus véhément actuellement, d’autres marques ne sont pas en restes pour tenter d’éviter de se conformer à ces nouvelles normes.
En effet, le groupe Meta (Facebook, Instagram, Threads, …) et TikTok rêvent de s’éviter une obligation de mise en conformité à la DMA. Ces entreprises ne veulent absolument pas perdre leur monopole sur leurs produits pourtant, ce serait une bonne chose pour eux, comme pour les utilisateurs.
Pourquoi ? La raison est toute simple, lorsque marque n’a aucun concurrent, elle a tendance à se reposer sur ses lauriers. Mise à part en cas d’un grand élan de colère des utilisateurs, ces derniers ne sont pas souvent écoutés, et le produit vivote sans s’améliorer ou alors uniquement selon le bon vouloir de ses équipes, ce qui n’est pas bon.
L’ouverture à la concurrence évite bien souvent de dégrader une expérience client, car il est obligatoire d’écouter ces derniers pour continuer à dominer le marché. D’autre part, si les concurrents proposent des améliorations intéressantes, vous pouvez vous en inspirer pour continuer à faire évoluer votre produit.
En clair, bien que vous êtes sûr et certain de perdre quelques parts de marché, l’ouverture à la concurrence vous force à vous surpasser pour toujours garder un super produit.
Pourtant, à l’instar d’Apple et de Meta, il arrive que quelque grands noms soient fermés à ces idées et préfèrent le statuquo. Sachant qu’elles dominent sans conteste dans leurs domaines, elles ne pensent pas avoir besoin d’écouter les utilisateurs, et encore moins d’avoir à s’inspirer de ce qui se fait ailleurs.
En ce qui concerne TikTok, le géant chinois conteste la DMA, car l’entreprise se voit comme un outsider. Selon ByteDance (groupe de TikTok), ils font justement partie de ces concurrents auxquels la DMA essaie de dérouler le tapis rouge. De fait, ils trouvent anormal d’être dans le viseur de la législation.
Est-ce que la justice donnera raison à Apple, Meta et TikTok ? La réponse sera bientôt connue, personnellement, je n’espère pas. Mais ce n’est pas à moi de décider.